Mgr Gustave Blanche

GustaveBlanche

 

Mon premier voyage à la Côte-Nord m'a vivement impressionné. Aussi ai-je trouvé tous nos Pères contents de leur sort. Certes leur installation n'est pas parfaite, dans certains postes mêmes elle est bien misérable, mais ils sont au milieu d'une population très catholique, et lorsqu'ils se seront pourvus des objets de première nécessité, accoutumés aux usages du pays, à son climat, ils seront satisfaits et je crois même qu'ils ne voudront plus quitter la Côte.

Chaque groupe de Pères doit desservir environ vingt à vingt-cinq lieues de côtes. Leur résidence est généralement au centre. Tous les dimanches, à tour de rôle, chacun des Pères doit aller en mission. Leur vie est loin d'être une sinécure: ici le prêtre doit s'occuper de tout, de la construction, de l'aménagement, de l'entretien des églises et de la sacristie; de la création et de l'organisation, de l'inspection des écoles; de l'administration des sacrements. Le jour ou la nuit, qu'il fasse beau où qu'il fasse tempête, il peut être appelé près d'un malade, et c'est souvent dix ou quinze lieues qu'il faut faire l'été en bateau, l'hiver en raquettes sur la glace.

Extraits d'une lettre de 1903 du père, Gustave Blanche, préfet apostolique du golfe St-Laurent.