La grande tueuse

La grippe Espagnole (virus H1N1) le même que celui de la grippe porcine tua des millions de personnes du Pôle Nord à l’ile du Pacifique. Donc comme partout ailleurs elle fit aussi beaucoup de victimes à Rivière-aux-Graines.

L' Espagne à ce moment-là n' étant pas en guerre était un pays neutre, donc,  libre de parler de cette pandémie. D'autres pays par contre, étant en guerre n'osaient en parler pour ne pas avoir à révéler que la population était affaiblie. Cela aurait pu grandement leur nuire. Ce qui fit que cette grippe fût appelée grippe espagnole, car toute l’information arrivait  d'Espagne, ce qui fit croire à tort qu'elle originait de ce pays. Aussi une rumeur laissait croire que la maladie venait de boites de conserve en provenance d' Espagne dans lesquelles des agents Allemands auraient introduit des microbes.

Ce sont surtout de jeunes adultes qui en mourraient, car les personnes plus âgées ayant été exposées à plus de virus vu leur âge étaient en partie immunisées. Aussi les jeunes adultes se déplaçant plus souvent d'un endroit à un autre et ayant plus de contacts, que ce soit à cause de la guerre ou pour le travail, amplifiaient leurs risques.

Ce grand malheur tomba dans l'oubli collectif. C’est surtout la joie de voir se terminer la Première Guerre mondiale qui resta en tête, soulignée par d'importantes célébrations à travers le pays. Pourtant, cette terrible grippe avait fait plus de morts que la guerre.

Aussi beaucoup de familles furent touchées à Rivière-aux-Graines, ce qui porta les décès à 21 soit le quart de la population. Si on compare les pertes de vie de ce village, c’est comme si de nos jours, la ville de Montréal perdait plus de 408 000 de ses citoyens ou la Ville de Sept-Îles 7 500.

On peut dire que la grande tueuse comme ils l’appelaient à l'époque a fauché bien des vies. Le petit cimetière de Rivière- aux-Graines est là pour témoigner de ce passé du début du siècle.


Carole Servan